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 PS : Immobilisme, manque de lucidité, ambiguités

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Olivier

Olivier


Nombre de messages : 442
Date d'inscription : 27/09/2007

PS : Immobilisme, manque de lucidité, ambiguités Empty
MessageSujet: PS : Immobilisme, manque de lucidité, ambiguités   PS : Immobilisme, manque de lucidité, ambiguités Icon_minitimeMer 21 Nov - 21:06

Immobilisme, manque de lucidité, ambiguités : trois éléments à la charge du PS

Sans remplacer l’argumentation par l’anecdote, je souhaiterais débuter en vous exposant mon cas personnel car j’ai l’intuition qu’au-delà de ma propre personne, ce point de vue est assez largement partagé.

Passionnée par la politique, ayant des idées que l’on peut qualifier d’humanistes et de progressistes, attachée à l’idée de modernité, je n’ai pourtant pas souvent voté pour le Parti socialiste, censé incarner les valeurs qui me sont chères.

Fatalement, en m’interrogeant sur les raisons de cette contradiction, j’accumule les éléments à la charge du PS.

En premier lieu, pour une partie des personnes qui comme moi ont moins de 30 ans, le Parti socialiste est le plus souvent apparu comme le parti qui disait non, le parti de l’immobilisme, dont la seule fonction était de défendre des acquis sans proposer de plan B. Comme si le refus de toute mesure de modernisation était devenu un réflexe pas forcément fondé sur des questions idéologiques. Dans ma conception du paysage politique français, le concept de changement n’est en aucun cas l’apanage du Parti socialiste.

En outre, cet aspect de l’action socialiste au cours des dernières années, a pu donner le sentiment que cette défense des acquis a fait perdre de vue la notion de justice sociale qui implique un certain volontarisme. Comme si le PS s’était trompé de combats.

Au lieu de défendre les couches les plus défavorisées de la population, le Parti socialiste a choisi de se battre pour des causes qui apparaissent à certains égards comme des privilèges et qui de ce fait sont incapables de mobiliser au-delà du groupe de personnes concernées.

Par exemple, en dehors de la fonction publique, peu de personnes sont scandalisées à l’idée que les fonctionnaires cotisent pour leur retraite aussi longtemps que les salariés du privé, or le PS mobilise ses forces sur de tels sujets. En revanche, lorsque les banlieues s’embrasent en novembre 2005, au-delà du sentimentalisme et de la compassion, quelle est l’analyse des socialistes et quelles solutions proposent-ils ? Or ne pas occuper le terrain sur de tels sujets équivaut à laisser le champ libre à la droite et à un volontarisme affiché mettant avant tout l’accent sur la répression.


De plus, nous avons à présent l’occasion d’observer ce qui se passe dans les autres pays européens, or nous ne pouvons que constater le fossé qui sépare la gauche française, immobile, des autres gauches européennes s’étant engagées dans de nécessaires processus de modernisation. Cette situation donne le sentiment que le Parti socialiste français est le seul à ne pas parvenir à se positionner dans le monde dans lequel nous vivons. Or le refus de la prise en compte des évolutions ne permet malheureusement pas pour lui, de les rendre effectivement inexistantes et il fausse logiquement la perception qu’a le PS de la réalité.

La lucidité et le pragmatisme constituent des éléments de base de la politique. Sans eux comment établir des constats fiables de la situation ? Comment déterminer les principaux maux dont souffre la société et qu’il est urgent de traiter ?

Par ailleurs, le fort taux de participation à l’élection présidentielle et le faible score réalisé par l’extrême-gauche semble indiquer que cette offre politique ne répond plus aux préoccupations des Français.

Or concernant cette extrême-gauche et son idéologie, notamment le refus de l’économie de marché, la position du PS paraît aussi multiple que son nombre d’adhérents. Depuis 1983 et le tournant de la rigueur, le Parti socialiste est paralysé par ses ambiguïtés et la croyance de certains qu’il ne s’agit là que d’une parenthèse précédant un retour vers… Vers quoi d’ailleurs ? une économie socialiste stricto sensu ?

Le PS doit réaliser que tant qu’il tentera de séduire ses anciens alliés de l’extrême-gauche, son retour au pouvoir demeurera hypothétique. Nous vivons dans un monde où il n’existe pas d’alternative au capitalisme et plus la reconnaissance de ce fait tardera, moins les mesures permettant de lui conférer un visage humain seront adaptées et efficaces.

Enfin le Parti socialiste regroupe des gens, qui s’ils sont considérés d’un bout à l’autre du spectre, ne sont d’accords sur rien ou tout le moins sur pas grand chose. La motion de synthèse est un exercice dénotant un très fort sens de la diplomatie censé fournir à chacun une dose de satisfaction proportionnelle à son audience dans le parti. Il semble toutefois qu’à ce petit jeu, les électeurs et la nécessité de leur fournir une image claire et cohérente, aient été oubliés. Ces ambiguïtés se diffusent ensuite dans tous les domaines : quelle est la position du PS face à l’Europe ? Quelle politique économique la France doit-elle mener ? Quelle place doit d’ailleurs occuper l’économie dans un projet de société ? Quel est le sens du mot « égalité » ? Le mérite est-il une valeur de droite ? Certains de ces sujets sont de véritables tabous au sein du Parti socialiste et il semble que le simple fait de les aborder puisse écarter durablement les imprudents ayant osé commettre de tels crimes de lèse-majesté.


La gauche française manque de lucidité, ne sait pas où se positionner, détourne les yeux des problèmes lorsqu’ils sont trop compliqués. Elle a, en grande partie pour ces raisons, perdu trois élections présidentielles d’affilée. Le PS compte-t-il être disqualifié de nouveau en 2012 ?


On ne peut faire de la politique sans réflexion, sans idées. On ne peut se reposer sur des diagnostics réalisés vingt cinq ans auparavant, dans un monde en mutation constante. Un parti qui veut écouter, comprendre, mais ne jamais rien proposer, ne peut espérer accéder au pouvoir, car il est estampillé passif.

Tant que le Parti socialiste n’aura pas levé les ambiguïtés de fond évoquées précédemment et résolu son problème de positionnement face au monde actuel, il ne restaurera pas son image et n’incarnera pas à nouveau les valeurs qui ont été les siennes au cours de l’histoire.

Tant que le Parti socialiste refusera l’aggiornamento nécessaire, bon nombre d’électeurs, tout comme moi, auront le sentiment de faire le choix de la modernité en ne le choisissant pas.

Aurélia Paganelli

http://www.lesgracques.fr/web/content/view/48/
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