08/11/2007 - Jacques Marseille - © Le Point - N°1834
Le mardi 13 novembre 2007 et les jours qui suivront seront décisifs. Soit ce mardi marquera le premier jour de l'an I d'une République nouvelle plus équitable et plus solidaire. Soit il sera le jour de grisaille d'une société d'ancien régime où la « rue », comme ils disent, aura imposé sa loi, non pas seulement à un gouvernement légitime, mais aussi, et surtout, à une majorité écrasante de Français littéralement abasourdis, sinon indignés, par une telle coalition d'égoïsmes. Soit il marquera la promesse d'une France délivrée de ses « bastilles », prête à faire valoir ses atouts - qui ne sont pas minces - dans la compétition mondiale. Soit il entérinera le déclin d'un pays pénalisé par les lâchetés successives qui ont désespéré de l'avenir trop de Français. Que 76 % des Français estiment que la vie de leurs enfants sera « plus difficile » que la leur est à la limite une bonne nouvelle. Ce pessimisme qui nous isole des autres nations comparables est sans doute la meilleure arme du sursaut.
Que six syndicats de cheminots appellent à une grève reconductible pour « le maintien et l'amélioration » de leur régime spécial de retraite en dit long sur l'aveuglement - ou plutôt le cynisme - d'organisations qui, usant du dernier monopole qui leur est offert, sont capables en toute impudeur de faire verser par les caisses des autres régimes de retraite et par l'Etat - c'est-à-dire les salariés du privé et les contribuables qu'ils prennent par ailleurs en otages - la coquette somme de 2,6 milliards d'euros par an pour équilibrer leurs régimes de retraite qu'aucune pénibilité du travail ne justifie plus.
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