Les Français n’y croient plus... ACDEFI - 31 octobre 2007
L’effet Sarkozy du printemps dernier paraît vraiment très loin. En effet, après avoir déjà chuté de six points en septembre, l’indice de confiance des ménages français a poursuivi son déclin en octobre. Certes, sa baisse n’a été que d’un point. Néanmoins, par rapport à son niveau de mai et juin derniers, il affiche un plongeon de neuf points ! Depuis que cette enquête existe (y compris dans sa version précédente), il s’agit donc de la quatrième plus forte chute de moral enregistrée en si peu de temps après celles de la fin 1995, de l’année 2001 et de la fin 2002-début 2003. Ces trois périodes ayant été respectivement marquées par les grèves de l’automne 1995, les attentats du 11 septembre et la quasi-récession de 2002-2003.
Autrement dit, l’actuelle déprime des Français est profonde et ne doit pas être ignorée. Et ce d’autant que l’enquête d’octobre n’intègre pas complètement la dégradation du climat social, ni la nouvelle flambée des cours du pétrole.
Confirmant ce sentiment d’inquiétude, presque tous les sous-indices de l’enquête d’octobre enregistrent une baisse ou confirment la dégringolade du mois précédent. Ainsi, les perspectives de situation financière continuent de se dégrader en octobre, atteignant même un plus bas depuis juin 2006. Dans le même temps, si les craintes d’augmentation du chômage se stabilisent à un niveau de + 11, leur hausse demeure ainsi de 18 points par rapport à leur niveau de juillet dernier. Les Français sont donc toujours loin de ressentir la baisse du chômage telle qu’elle apparaît dans les chiffres officiels.
Mais surtout, à l’heure où la consommation continue de défier l’entendement et soutient par là même à bout de bras la croissance globale, l’indicateur le plus inquiétant de cette enquête réside dans la nouvelle baisse de deux points de l’opportunité de faire des achats importants. A un niveau de - 10 en octobre, cet indice enregistre ainsi une chute de 7 points par rapport à son niveau de juillet dernier.
Dans ce cadre, il paraît fort probable qu’après avoir tiré ses dernières cartouches au cours des derniers mois, la consommation ralentira fortement, voire baissera légèrement au cours des prochains trimestres.
Dès lors, après un troisième trimestre appréciable avec un niveau de 0,6 %, la croissance du PIB devrait nettement ralentir au quatrième trimestre 2007 et au premier de 2008, au cours desquels elle devrait avoisiner une moyenne d’au mieux 0,2 % par trimestre.
Selon ces prévisions, la croissance annuelle du PIB français serait d’environ 1,8 % cette année et comprise entre 1,5 % et 1,8 % en 2008. D’où une faiblesse aggravée des créations d’emplois, sans parler du dérapage des comptes publics. A l’évidence, les Français n’ont malheureusement pas fini de broyer du noir…
Marc Touati
Ca plonge !
http://www.acdefi.com/index.php?pid=221
.