Bernard Lehideux, député européen et membre du bureau exécutif du Modem, répondait aux questions de Virginie Le Guay pour le Journal du Dimanche. (article publié le 16 décembre 2007)
"En lâchant sans sommation François Bayrou, les députés UDF ont joué la carte de la sécurité. Ils ont sauvé leur circonscription au prix de leur engagement d'hommes et de leur indépendance. J'ai encore en mémoire les propos si sévères que tenaient, l'année dernière, les Morin, Sauvadet et Leroy sur Nicolas Sarkozy et ses folles idées libérales. Je me souviens de chacun des arguments de Charles de Courson, qui se prétendait le Saint-Just des finances publiques lorsqu'il suggérait de ne pas voter à l'Assemblée le budget de l'Etat. Que n'avons-nous pas entendu, alors, sur les déficits budgétaires, la dette, le train de vie exorbitant de l'Etat!
Aujourd'hui, alors que la situation s'est encore aggravée, je n'entends plus rien venant d'eux. Et pour cause. En devenant les affidés de Nicolas Sarkozy, ils ont ravalé leur salive. Mais il ne fallait sans doute pas avoir beaucoup de fierté pour se faire convoquer par Sarkozy avant le second tour et s'entendre dire : "Vous n'êtes pas tous là, il en manque ! Dans ces conditions, ce n'est pas trois mais deux postes de ministres que vous aurez!"
Depuis, l'ennemi à abattre est devenu François Bayrou. Allez, bon vent, et vive le "Fetia Api". Je ne leur veux pas plus de mal que celui qu'ils se sont déjà fait à eux-mêmes. J'espère qu'ils seront heureux et qu'ils auront plein de petits sarkozystes! Une dernière pensée à Jules Renard, qui disait "qu'en France, le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière". "