AFP - Samedi 22 septembre,
PARIS (AFP) - Le président de l'UDF-MoDem, François Bayrou, a estimé samedi que les propos de François Fillon sur l'Etat "en situation de faillite" constituaient "un aveu estomaquant" et "une autocritique" après l'octroi de "15 milliards d'euros" aux "plus favorisés" dans le paquet fiscal.
"C'est un aveu estomaquant et révélateur. Nous savons depuis longtemps quelle est la situation réelle des finances du pays, qui constitue en effet une très grave menace pour la France", a déclaré à l'AFP M. Bayrou, en rappelant qu'il en avait fait un "sujet majeur de la campagne" présidentielle.
Le gouvernement "a décidé, en contradiction absolue avec le bon sens, de creuser le déficit en dépensant 15 milliards d'euros par an pendant la législature au profit de ceux qui avaient déjà beaucoup" dans le cadre du paquet fiscal voté à l'été, a-t-il dit. "Ce trou de quelque 70 milliards supplémentaires, il va falloir le combler et, naturellement, on ne pourra le combler qu'en demandant des sacrifices à ceux qui avaient peu", a estimé le député des Pyrénées-Atlantiques.
"Ca va provoquer évidemment à terme des réactions parce que c'est une injustice. Je maintiens que la règle d'or pour faire des réformes, c'est qu'elles soient justes et indiscutables".
Les propos du Premier ministre sont aussi "d'une certaine manière une terrible autocritique", a affirmé M. Bayrou. "Tout ceci prélude à des décisions qui seront lourdes de conséquences. Au lieu d'avoir fait une politique sérieuse tout de suite, on a fait une politique laxiste et injuste. Ca fait plaisir quelques jours, quelques semaines et puis après, la réalité rattrape la fiction", a-t-il poursuivi.
François Fillon a déclaré vendredi en Corse "être à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite", précisant ensuite qu'il s'agissait d'une "image".
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Le gouvernement a cédé à la facilité, juge François BayrouReuters - Dimanche 16 septembre
SEIGNOSSE-LE-PENON, Landes (Reuters) - François Bayrou a reproché dimanche au gouvernement d'avoir raté l'occasion de faire des réformes économiques en cédant à la facilité.
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Pour le président de l'UDF-Mouvement démocrate, "une politique de rigueur se profile à l'horizon de cette rentrée".
"Ces décisions, ces largesses, ces cadeaux, ce climat de facilité totalement artificiel pendant les premiers mois de ce mandat nous ont empêchés de faire la pédagogie de la réforme qui est la moitié de son succès", a-t-il déclaré lors du forum de son parti à Seignosse, dans les Landes. "Nous allons être rattrapés par la réalité, par nos engagements".
François Bayrou avait fait de la réduction de la dette l'un des thèmes-phares de sa campagne présidentielle.
"Pour la première fois dans notre histoire nationale (...) le déficit et la dette qui nous plombent et nous plomberont dans les décennies qui viennent étaient devenus un sujet de préoccupation pour les Français", a-t-il rappelé devant plus d'un millier de personnes venues écouter son discours de rentrée.
François Bayrou a notamment dénoncé le "paquet fiscal" adopté cet été par le Parlement.
"Au lieu d'aller dans ce sens de l'effort, les premières décisions du gouvernement, les premiers votes de la majorité ont été au contraire de distribuer 15 milliards d'euros que la France n'avait pas aux plus aisés de nos compatriotes", a poursuivi l'ancien ministre. "On a aggravé le déficit du pays alors qu'il fallait le réduire".